La souffrance de l'absence de travail

Tous les professionnels qui accompagnent des demandeurs d'emploi peuvent en témoigner : les personnes qui souffrent le plus du travail sont celles qui n'en ont pas.

D'ailleurs, s'il est difficile de trouver des enquêtes épidémiologiques sur les bienfaits du travail sur la santé, on relève plusieurs études qui ont démontré les méfaits de l'absence du travail. Une étude anglaise conserve "Le travail répond à d'importants besoins psychosociaux dans des sociétés où l'emploi est la norme. Le travail est central pour l'identité individuelle, le rôle social et le statut social. l'emploi et le statut socio-économique sont les principaux critères de la santé physique et mentale et de la mortalité1."

Les demandeurs d'emploi sont globalement en moins bonne santé physique que les travailleurs, du fait également de l'augmentation de comportements délétères : consommation de substances psychoaffectives (tabac, alcool, médicaments), moins bonne hygiène alimentaire (liée aussi à une baisse du niveau de vie), diminution de l'activité physique, etc. Le chômage s'accompagne immanquablement d'une chute de l'estime de soi, associée à un sentiment d'inutilité qui provoque aussi isolement et solitude. Il n'est donc pas surprenant que chez les chômeurs, la santé mentale se trouve également altérée : apparition d'un mal-être général, angoisses, anxiété chronique, dépression, suicide.

1. "Is work good for your health and well-being ?" K. Burton, G. Waddel , Ministère du Travail, Royaume-Uni,